De la tête dans les étoiles aux pieds dans les bains d'eau chaude

A l'instar du désert Australien où nous avions observé pour la première fois la voie lactée, le nord du Chili est l'un des territoires possédant une qualité de ciel idéale pour les astrologues. Chaque année, on y compte pas moins de 300 nuits propices à l'observation des astres. C'est le résultat d'une heureuse combinaison de facteurs géologiques et climatiques favorables associés à une absence de pollution lumineuse. Cette région dispose d'ailleurs des plus gros télescopes du monde dont la grande majorité est fermée au public. Nous quittons donc la Panaméricaine pour rejoindre Vicuna, une charmante petite ville viticole connue aussi pour ses télescopes ouverts aux touristes.

Nous avons passé une soirée à scruter la voûte céleste à l'aide des deux télescopes de l'Observatoire del Panque et des explications d'un astrologue français. Nous commençons par admirer Saturne avec ses anneaux et ses satellites. Puis, nous nous promenons à la surface de la Lune qui a presque atteint son premier quartier, l'avantage c'est que nous pouvons distinguer une grande surface de notre satellite, cependant la lumière de la Lune réduit la visibilité des autres astres. 

Ensuite, nous observons des étoiles, des amas stellaires (ensemble de plusieurs millions d'étoiles), des nébuleuses (étoile en fin de vie), des galaxies et biens d'autres curiosités inédites pour nous. Un grand merci à Christophe et Muriel qui nous ont offert cette soirée "la tête dans les étoiles" !

Nous poursuivons ensuite notre parcours jusqu'à Villarrica, une des villes emblématiques de la région des lacs. Il nous faudra pas loin de 17h de bus pour rejoindre cette destination, sous le soleil, chose presque incroyable dans cette région particulièrement pluvieuse...

Nous profitons des jours ensoleillés pour arpenter les chemins de la région : se balader sur la neige du volcan Villarrica...

... Longer les lacs grandioses de la région en tentant d'en trouver la fin...

... Et finir dans les bains d'eau chaude des thermes Géométricas... Lieu magique où plus de 20 bassins de température différente nous attendent à flanc de roche. Nous abandonnons les 10°C extérieurs pour plonger jusqu'à 42°C, la tête sous les cascades d'eau chaude, les vapeurs naturelles et le ciel bleu à perte de vue... Une véritable expérience !

A nous la Panaméricaine !

Nous rejoignons notre dernière ville péruvienne, Tacna, avant de traverser le désert en collectivo jusqu'à la frontière chilienne. Notre premier arrêt de quelques minutes sera Arica, ville à 3.000 kilomètres de notre objectif : la Patagonie ! 

Une fois de plus, nous apprécions la souplesse des douanes terrestres où les contrôles seraient inexistants, le résultat serait le même...

De là, un bus nous attend pour rejoindre la ville d'Iquique, capitale de l'extrême nord. Arrivant le week-end avant la fête nationale, il s'agit d'une ville bien calme où il est difficile d'imaginer la présence de plus de 200.000 habitants à voir les rues désertiques qui s'offrent à nous. 

Nous profiterons de cette escale pour découvrir la ville morte d'Humberstone, située à 47 kilomètres à l'est. 

Au programme : balade à travers les vestiges d'un ancien village de 5.000 habitants dédié à la production de salpêtre entre les années 1862 et 1960. 

Le reste de notre séjour à Iquique se limitera à quelques balades en bord de mer et à la recherche de vêtements chauds pour affronter le froid glacial qui nous attend dans le sud.

Après 2 jours, nous repartons avec un bus de nuit en direction de Chanaral, ville de la troisième région, où nous arrivons le jour de la fête nationale, qui semble synonyme de fermeture d'établissement puisque nous aurons bien du mal au cours des deux jours qui suivent à trouver restaurants et hôtels ouverts... 

Mais à l'heure du défilé, c'est le village entier qui se réveille pour se réunir sur la place de l'église pour le lever du drapeau national et le défilé de tous les enfants du patelin. 

Pour nous, cet arrêt a pour principal objectif la visite du Parque Pan de Azucar situé au bord du pacifique et dont la visite du mirador répond à toutes nos attentes : 10 kilomètres de randonnées à travers le désert de cactus avec la chance inouïe de croiser la faune locale à quelques mètres de nous depuis les guanacos...

...jusqu'aux zorros, petit renard local...

...Et bien entendu la vue imprenable en haut de la falaise sur les plages de sable blanc et l'île Pan de Azucar.

L'heure a sonné, une nouvelle avancée de la panaméricaine nous attend afin de rejoindre la moitié de celle-ci : la Serena.

De la côte à la Sierra Péruvienne

Aujourd’hui, c’est la rentrée !

Après une route désertique magnifique…

…Difficile de ne pas avoir un coup de cœur pour la ville blanche d’Arequipa, entièrement construite en pierre volcanique.

Nous tombons rapidement sous le charme de la 2ème ville du pays où la gentillesse des habitants, la qualité des spécialités culinaires et les 300 jours d’ensoleillement par an sont bien présents.

C’est donc dans cette ville que nous décidons de faire notre rentrée scolaire avec au programme : une semaine de cours d’espagnol et insertion dans une famille Aréquipienne.

A peine arrivés chez Vicky, nous comprenons que ce petit séjour, où nous avons un peu la sensation d’être comme à la maison, restera inoubliable… 

Après 6 heures de cours, Vicky nous attend pour partager chaque jour une nouvelle spécialité…

… Aji de Gallina…

… Chupe de Camarones…

… Rocoto Relleno…

Chaque jour avec une nouvelle surprise depuis le jus de papaye aréquipienne que nous vous mettons au défi de ne pas aimer…

… ou encore la chicha Morada, un jus à base d’infusion de maïs violet, d’ananas, de cannelle, de clou de girofle…  Du bonheur !

Les conseils de notre hôte nous permettront également de visiter l’un des plus beaux monuments de la ville, le monastère de Santa Catalina, au coucher du soleil, heure à laquelle la magie prend possession des lieux…

Après une semaine de cours, nous ne sommes peut-être pas bilingue mais nous savons maintenant pourquoi nous avons fait un détour par Arequipa avant de rejoindre le Chili ! Encore un pays qui nous laisse beaucoup d’interrogation et où il faudra revenir… Plus nous avançons dans notre parcours, plus de nouvelles envies mûrissent… Nous sommes actuellement certains qu’une vie ne suffira pas à découvrir l’immensité des richesses du monde qui nous entoure !

Le Pérou et son petit Galapagos

Arrivés à Lima à 3 heure du matin, nous rejoignons notre guesthouse pour la dernière ligne droit du parcours : la descente de l’amérique du sud par la panaméricaine, route mythique de plus de 24.000 kms de l'Alaska jusqu'à la Patagonie.... 

Le premier réveil est quelque peu difficile. Après un mois de vacances cubaines sous le signe des retrouvailles et des rencontres, il faut se remotiver et le temps morose de la capitale en septembre n’aide pas vraiment ! Après la mise à jour du blog et des photos, nous partons une demi-journée pour découvrir cette capitale qui ne nous laissera pas un souvenir exceptionnel…

Après avoir organisés les prochaines étapes, nous reprenons la route en direction d’Ica. Comme le décrit le routard, cette ville est déglinglée et sale…

Mais, pour nous, c’est la porte d’entrée à plusieurs magnifiques découvertes…

…La visite de Bodega dans la ville de Pisco, située à quelques kilomètres et la dégustation des spécialités : Pisco, Pisco sour, crème de Pisco ou encore vin sucré…

…La découverte des Islas Ballestas. On nous avait parlé d'un petit Galapagos et nous ne sommes pas déçus en découvrant ces îles au large du Pérou. Au programme, observation de la faune depuis les lions des mer…

… jusqu’au manchot de Humboldt, espèce en voie de disparition puisque l'on ne dénombre plus que 35.000 manchots entre le Chili et le Pérou…

… en passant par les pélicans et les fous variés qui nous survolent par milliers…

Nous n’avions jamais vu un tel regroupement et nous ne sommes pas certains d’en retrouver de sitôt ;)

… Puis la lagune de Huacachina, oasis au milieu des dunes, idéal pour une petite sieste avant de prendre un bus de nuit à destination d’Arequipa.

Rythme cubain

Voici le résumé en images de ce mois passé sur cette île coupée du reste du monde : 

Cuba et ses Casas

Il y a deux façons d'être hébergé à Cuba, les hôtels du gouvernement et les Casas Particulares, ces dernières sont l’équivalent de nos chambres d’hôtes. Voilà 20 ans que Fidel a autorisé les cubains à entreprendre en recevant les touristes chez eux. Aujourd’hui, une Casa peut louer 6 chambres mais beaucoup n’en possèdent que 2, cette limite ayant été levée en 2011.

Une nuit coûte entre 20 et 30 CUC (16 et 24 €) et revient 2 fois moins chère que les hôtels premiers prix. Nous avons été impressionnés par la qualité des prestations de ces casas, nous avons particulièrement apprécié l’ambiance qui règne dans ces maisons où vivent plusieurs générations (parfois jusqu’à 4 !!).

C’est vrai que nous avons été chanceux et bien conseillés (merci Béatrice) en arrivant à la Havane. Nous avons passé une semaine dans l’appartement de Lourdes, notre séjour dans la capitale aurait été surement très différent sans les bonnes adresses de notre hôte. Internet étant mission impossible dans ce pays, les casas ont maillé un réseau de connaissances. Si les chambres ne sont pas disponibles, pas de problème, un voisin en aura une… Besoin d’un toit pour les prochaines étapes du voyage, un coup de fil et les nuits sont réservées. Nous avons donc bénéficié des relations de Lourdes pour certaines étapes de notre parcours et grâce à elle nous avons fait des rencontres inoubliables…

…A Soroa, nous avons passé deux nuits à « El estudio del Arte », une séniorita adorable qui prépare une véritable cuisine cubaine, simple et délicieuse. Elle partage sa vie avec un artiste qui peint des tableaux réalistes et surréalistes avec une précision déroutante…

…A Cienfuegos, nous avons été reçus « comme à la maison » par Olga, une cubaine chaleureuse et pleine d’humour. Il n'a pas fallu insister beaucoup pour qu’elle nous prépare une langouste divine ou qu'elle partage un verre de rhum tout en commentant le spectacle de sa rue depuis les rocking chairs installés directement sur le trottoir.

…Nous avons hésité avant d’investir les deux chambres (avec Benjo) de la Casa Del Pino. En arrivant, nous cherchions une belle et confortable maison coloniale comme on en trouve par dizaine à Trinidad mais finalement c’est dans la casa plus modeste de l’incroyable Pino et de la douce Belkys que nous avons séjourné. Nous avons dû attendre le dernier jour pour faire découvrir la ville à Benjo tellement nous étions occupés avec les amis de Pino. Au programme : plongée, journée de pêche avec le voisin, cours de guitare et de Salsa à domicile, sans oublier les incontournables mojitos et langoustes...

...Pendant que l'ouragan Isaac chatouillait l'est de l'île, nous étions confortablement logés chez Dyovanis et Raquel au coeur du village de Playa Larga. Dyovanis nous a emmené faire du snorkling en calèche et nous a appris les dominos cubains. La table de la maison est certainement une des meilleures adresses du coin. Là encore nous avons été touchés par l'accueil et la gentillesse de nos hôtes ! 

Au final, à chaque départ d'une casa particular, nous avons un petit pincement au coeur... Et la difficulté sera de revenir dans quelques années découvrir l'autre partie de l'île et de résister à la tentation de retrouver nos anciens hôtes !