mercredi 25 juillet 2012

Portrait d'une génération volée

De l'autre côté du globe, nous ne savons que très peu de chose sur le peuple aborigène. 

Arrivés en Australie, les discours les concernant sont parfois tranchant, les anecdotes de violence au fur et à mesure que l'on se rapproche du Nothern Territory se multiplient. A Katerine et Alice Springs, la perdition peut se lire dans leurs yeux et le taux d'alcoolémie dans leurs sangs...
Comment ce peuple avec tant de croyance a-t-il pu en arriver là sur son propre territoire ?


A la fin du 18ème siècle, on en dénombrait près d'1 million. L'arrivée des Européens a divisé ce chiffre, atteints par les maladies importées auxquelles ils n'ont pas survécu, les famines ou encore chassés de leurs terres...


C'est avec stupeur que nous découvrons que les australiens avaient le droit de mort sur ce peuple jusqu'en 1967. A cette date, ils sont enfin reconnus citoyens australiens, même s'il faudra attendre pour leurs restituer le contrôle d'une partie des terres telles que Kakadu National Park ou Uluru National Park



De 1910 à 1970, plus troublant encore, près de 100.000 enfants indigènes sont enlevés de leur famille sur ordre du gouvernement afin de leurs inculquer, soit disant, le fonctionnement des colonisateurs pour devenir un "bon australien" : pratique de l'anglais obligatoire, intégration dans les familles blanches, travail voire esclavage... Les traitements évoluant en fonction de l'intensité de la couleur de peau. Un véritable lavage de cerveau pour cette génération volée !

Le rapport "Bringing them home" de 1997 met en exergue un grand nombre de maltraitance effectuée sur ces enfants ayant des conséquences aujourd'hui dramatiques : perte d'identité, obésité, suicide, troubles psychologiques ou encore alcoolisme et drogue. A titre d'exemple, leur espérance de vie est de 20 ans inférieure à celle des blancs.

Le 26 mai 1998, la journée national australienne "Sorry Day" est créé afin de débuter le processus de cicatrisation mais il faudra attendre février 2008 pour que les gouvernements s'excusent au nom du peuple australien pour les crimes commis.

Nous n'imaginions pas un passé récent si cruel... Alors, avant de parler du côté obscur des aborigènes, il faut essayer d'imaginer dans quel état de détresse seriez vous si l'on venait à vous voler ce que vous aviez de plus cher au monde ?


Plus de photos de l'Australie ici.

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